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vendredi 20 mars 2009

Lille ou l'Europe XXL



Mi - mars, juste avant l'inauguration officielle, j'étais conviée à découvrir les expos, nouveaux lieux et installations réunies par lille3000 sous le label Europe XXL, en présence de nombreux journalistes, curateurs et artistes. Un tourbillon de deux jours, des visites au rythme soutenu - sortir du car, entrer dans l'expo, récupérer le catalogue, se frayer un chemin vers l'orateur, écouter ses explications, se presser devant les œuvres, tenter de prendre une photo, découvrir les pièces non commentées au pas de course, se réchauffer avec un café, faire connaissance avec des collègues, remonter dans le car... Je participe rarement à ce type de rallye, toujours frustrant par manque de temps. Ici aussi, je suis rentrée désolée de n'avoir pu prêter attention à plus d'œuvres, de ne pas en avoir compris d'autres, d'être arrivée à saturation avant la fin... Mais quelle énergie revigorante : des gens dispos, qu'il s'agisse des organisateurs ou des artistes, et des rencontres qui font la balance et laissent des images chaleureuses et pétillantes: l'humour de Dan Perjovschi qui transparaît dans ses dess(e)ins directs, la passion de la directrice du très bel Hospice d'Havré, dont les salles sont consacrées au design, le regard fort et singulier d'Eric Pellet sur le peuple tchétchène exilé...

Je reviendrai sur quelques expos et artistes



Didier Fusillier (directeur de Lille 3000) en maître d'œuvre détendu, disponible et, sans doute, soulagé.


Martine Aubry (maire et présidente de Lille 3000) s'amusant / se félicitant  d'un heureux hasard : le thème choisi, celui de l'Europe avec ses frontières élastiques et poreuses s'étirant jusqu'à Istanbul et en Orient, s'expose en pleine campagne électorale...

 

Caroline David (coordinatrice artistique), concentrée sur la visite guidée des Frontières invisibles, au Tri postal.

 

jeudi 19 mars 2009

Coup de sang du Laos



Depuis de nombreuses années, je me rends régulièrement au Laos, et cette fois j’ai vraiment été choqué par l’ampleur de la déforestation. 

Au fil des ans, la forêt primaire disparaît au profit des cultures d'hévéa et de canne à sucre. Dans la province de Luang Namtha au nord ouest du pays, l'appétit économique du puissant voisin chinois y est très clairement visible.  La canne à sucre et le maïs remplacent de plus en plus les cultures vivrières traditionnelles. L'hévéa, une plantation qui érode fortement les sols, progresse au détriment de la forêt. De nouvelles routes tracées au travers de la jungle et la circulation presque exclusive de camions immatriculés en Chine ne laissent planer aucun doute sur l'intérêt des entreprises chinoises dans la région.

La perspective de revenus complémentaires à court terme, pour des populations paysannes déjà marginalisées, la corruption, la coupe illégale de bois précieux, engendrent la poursuite d'une déforestation inquiétante et ce jusque dans des zones naturelles protégées (ZNP).

Le Laos, comme autrefois la Malaisie et la Thaïlande semble s'engager dans une politique de monoculture dont on connaît les ravages tant pour le patrimoine naturel que pour la survie à long terme des communautés villageoises. 

 Claude Bougard, guide ARICIA au Laos

Carte postale du Laos

Nous sommes aux confins du nord Laos, à quelques encablures du Yunnan (Chine). A perte de vue ce sont des montagnes verdoyantes couvertes de forêts*.  Bien loin, en contrebas, des rizières en jachère laissent deviner la présence de petits villages. 











Nous poursuivons notre cheminement dans la jungle. Xhor Vang, notre guide nous explique les nombreuses vertus médicinales des plantes rencontrées.













Après 6h de marche, nous atteignons un village Akha perché à 1400 mètres. Nous y logerons dans la maison communautaire où nous partagerons le repas préparé par notre guide et ses deux aidants, avec, entre autres, des ingrédients glanés au fil de la journée le long des sentiers. 











Les discussions sont animées dans la maison communautaire et un petit "lao lao", l’alcool de riz traditionnel, nous aidera à trouver rapidement le sommeil. Ici, pas d'électricité; on se couche très tôt, mais le réveil est à l'aube, au chant du coq.










Claude BOUGARD – guide ARICIA au Laos.