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mercredi 29 décembre 2010


aricia team vous souhaite une belle année 2011




lundi 22 novembre 2010

Habitat durable en province liégoise

Jeudi 18 novembre: nous accompagnons un petit groupe composé d'architectes, de promoteurs et d'entrepreneurs pour deux visites en Province de Liège: un quartier en devenir à Visé -Les Pléiades- et une maison passive près du Signal de Botrange.

A Visé, Laurent Minguet, industriel éclairé devenu promoteur immobilier, nous présente son projet (groupe Horizon) de logements thermo-efficaces. Le terrain, situé entre le canal Albert et la Meuse, proche du centre de la petit ville frontalière, est en chantier. Une trentaine de maisons sont déjà érigées. Le quartier accueillera dans sa phase définitive 220 logements: 150 maisons mitoyennes, 70 appartements. L'essentiel sera mis en vente; une trentaine d'appartements seront réservés à la location.

220 logements pour 14 ha, c'est, pour notre hôte, une densité bien trop faible. "Si on veut faire des économies d'énergie, commençons par construire dense et compact". La densité n'est pas vraiment au rendez-vous; la compacité bien. Les chevaux de bataille de Minguet sont notamment: toiture plate (pas évident en région wallonne, mais assez bien acceptée à Visé) et mitoyenneté (encore difficile à faire passer dans la mentalité "4 façades"). Autre élément-clef: l'orientation des immeubles. Le quartier est constitué de rangées parallèles de maisons dont les façades "jardin", avec leur pièces de vie attenantes et leurs baies généreuses donnent au Sud, histoire de profiter au mieux de l'ensoleillement pendant les mois froids; ce qu'on appelle l'énergie solaire active. L'écartement entre les rangées est suffisant pour éviter l'ombre et donne une sensation d'espace et d'ouverture.




Les habitations ne sont pas passives. "Construire passif n'a pas de sens" affirme le manager. "Le sur-investissement nécessaire pour atteindre le standard passif ne peut être amorti, ni sur le plan économique, ni sur le plan écologique. Je préfère de loin des maisons à faible consommation (l'équivalent de 3 litres de mazout au m2 par an), grâce à leur bonne isolation et leur inertie thermique (notamment due à la toiture végétale) chauffée au départ de sources non fossiles".



Dans le quartier, deux apports alimenteront le chauffage et l'eau chaude sanitaire: les panneaux solaires thermiques, installés individuellement sur chaque maison et une chaudière à pellets collective, alimentant un réseau de chaleur couvrant tout le quartier (pour l'instant, 3 kms sont déjà construits; il n'est reste plus que deux à ajouter).

Particularité du système: les chaudières (400 KW au total) et le réseau sont financés et exploité, pendant 15 ans, par un tiers investisseur, Green Invest en l'occurrence. Ce qui résout le problème de portage du sur-investissement, comme on dit en France.



Plus tard dans l'après-midi, nous visitons les locaux de la Menuiserie Dethier / Batisam à Ovifat. Pascal Dethier, administrateur délégué des deux sociétés, nous montre ses ateliers, artisanaux en voie d'automatisation. Nous terminons la journée par la découverte de la maison - passive - de Pascal, qui en a fait, avec enthousiasme et dynamisme, le show-room de ses entreprises.

Une journaliste du quotidien Le Soir nous accompagnait lors de cette deuxième visite; son article paraîtra prochainement (24/11/2010) dans LE SOIR Immo. A lire et à voir absolument !




Fleurs du jury

mardi 12 octobre 2010

Nouveau continent, vieil ami.



Atterrir à New York et découvrir Manhattan pour la première fois, c'est comme retrouver un vieil ami, quelqu'un qu'on connaît depuis toujours.



Nombre de situations et de silhouettes nous sont familières.





New York impose ...





... mais n'écrase pas!




La vie jaillit de partout.



Dans l'Apple Store de Chelsea ou à l'occasion de la parade polonaise, les contacts humains semblent fluides.



Les émotions et la tristesse sont là.




Aussi ici, face à Ground Zero.


Au moment du départ, on a ce sentiment de ne pas quitter définitivement la ville. On y reviendra rapidement, au détour d'un livre, d'une mélodie, d'un film ... ou d'une prochaine visite.


dimanche 3 octobre 2010

Le pont de Brooklyn

Ce n’est pas la première fois que je traverse le pont de Brooklyn pour rejoindre Manhattan ; toujours par la passerelle accessible uniquement aux piétons et cyclistes. Pourtant, c’est chaque fois le même émerveillement. La concentration de tous ces gratte-ciels gigantesques qui, vus d’ici, semblent collés les uns aux autres, la succession de styles et d’ornements qui les caractérisent, le miroitement du soleil dans les vitres ou, comme aujourd’hui, la course interrompue des nuages créent un saisissant tableau en mouvement. Fin de journée, c’est l’approche de la plus belle heure, celle qui va inonder de ses tons rosés la ville toujours en éveil. BPé


jeudi 30 septembre 2010

Harlem, dimanche matin.



Harlem, dimanche matin, 9h30. Les avenues sont vides, le quartier tarde à se réveiller. Ce n’est qu’en abordant la 125ème rue, rebaptisée Martin Luther King Jr Boulevard, que l’on aperçoit les premiers passants. Au croisement d’Adam Clayton Boulevard, dans cette section où les lieux historiques sont nombreux (Apollo Theatre, Studio Museum,…), les vendeurs de rue mettent un peu d’ambiance : vendeurs d’affiches et de CD’s, distributeurs de tracts…



A côté des petites boutiques vendant des produits discounts, des marques grand public ont installé leurs enseignes (H&M, Staarbuck,…), signe évident du changement qui s’opère dans ce quartier, où les populations et générations se mélangent : les unes attirées par des loyers moins élevés (ca ne devrait pas durer), dans une zone où la criminalité a considérablement diminué depuis une quinzaine d’années; les autres sensibles au charme des rowhouses, ces maisons bourgeoises alignées, témoignage des périodes fastes qui se sont succédées, depuis la création du petit village hollandais de Nieuw Haarlem, en 1658.


10h30, il est temps de rejoindre l’église. Que l’on soit croyant ou non, ces messes où toute la communauté noire du quartier se retrouve, chante et s’interpelle, sont émouvantes et on s'y sent bien.

Lady Liberty


Elle est belle. Elle est vraiment belle, au dessus de l’eau et des touristes, sur son socle immense. On dit qu’elle tiendrait dans le chœur de Saint-John The Divine, qu’elle éclaire le monde, qu’elle a la tête de la mère de Bartholdi, et le corps de sa femme. Toutes ces photos qu’on prend d’elle sont pareilles, on les a vues cent fois. Mais elle, elle est vraiment belle.



De New York à Gotham City



La pluie transforme instantanément la ville. Les parapluies s’ouvrent comme des champignons et toutes les filles troquent leurs Louboutin contre des bottes en caoutchouc. Cette ville qui, déjà, en contient tant, devient encore tout autre. Les nuages bas s’effilochent entres les gratte-ciels qui n’en portent que mieux leur nom, se teintent de bleus ou de rouges sombres. On pense à un incendie. La ville devient fantôme. Gotham est son autre nom.


dimanche 19 septembre 2010

Bordeaux


Métropole millionnaire ... in progress !

Le Pont de Pierre.

Le Pont de Pierre, pont le plus central de la ville, fût le premier à relier les deux rives, en 1820. La Rive Droite (à l'Est de la Garonne) est composée de petits villages provinciaux, implantés au pied d'une ligne de coteaux qui, du Sud au Nord, marque un paysage par ailleurs plat. Ce n'est que depuis une dizaine d'années, avec la libération d'importantes zones militaires, portuaires et ferroviaires, que se développe de ce côté-ci du pont, de nouveaux quartiers urbains.

Le Pôle Universitaire de Science de Gestion, sur la Rive Droite.

Eve Mathieu de "arc en rêve".

Bordeaux veut devenir une métropole millionnaire: arrêter la dispersion de l'habitat et accueillir à l'intérieur de la rocade (même taille que le périphérique parisien), un million d'habitants. "Les villes millionnaires", c'était d'ailleurs le thème de la 4ième biennale d'Agora, organisée en mai de cette année et imaginée par l'architecte Djamel Klouche.

Aujourd'hui déjà, de nombreux projets se dessinent, pour redonner à la ville sa vocation historique de charnière entre l'Europe du Nord (l'océan, les Iles Britanniques, les ports d'Anvers, de Rotterdam et de Hambourg) et le Sud (la Méditerranée et la péninsule ibérique). Le projet phare sera certainement "Eurantlantique", le futur centre d'affaires qui bordera la nouvelle gare TGV. Un quatrième pont (le pont Bacalan) sera érigé dès 2012 à hauteur des bassins à flots; une grande salle de spectacle (ARENA) surgira à Floriac, etc.

François Gontran, architecte des bâtiments de France, sur le parvis de la cathédrale.

Ce premier soir à Bordeaux, nous avons la plaisir de rencontrer l'architecte des Bâtiments de France, Mr Gontran, pour une présentation sur le patrimoine historique et sur sa fonction, qui, au delà de la protection des "vieilles pierres" (comme il dira avec une auto-dérision toute fine), s'apparente également à celle du bouwmeester (conseil et accompagnement des projets contemporains). Sans trop insister sur ce rôle, il fût une des chevilles ouvrières du classement de Bordeaux au Patrimoine de l'Unesco.

La majestueuse place de la Bourse, et son reflet dans le Miroir d'Eau.

Une maison dans la Cité Frujès (Le Corbusier)

Cyril Zozor, employé par le petit musée municipal de la Cité Frujès, est un homme passionné: il connaît la Cité dans tous ses détails, son histoire et son présent. Sa présentation est érudite et fascinante.

Le Corbusier avait conçu un quartier de maisons unifamiliales modernes destinées aux ouvriers d'un industriel éclairé, Mr Frujès. Dès la fin des travaux (1924), les choses ne se feront pas comme prévu et le quartier se transformera en "bidon ville", jusqu'au début des années 80. Lentement, les formes originales réapparaissent et la Cité devient -enfin- ce lieu de vie agréable rêvé par l'architecte et son commanditaire.



Le Bordeaux de 2010 doit certainement son attrait à son patrimoine historique, dont la richesse et la diversifié a été reconnue par l'Unesco. Mais deux projets phares, voulus et portés par Alain Jupé, l'ont définitivement fait basculer dans une ère nouvelle: le réaménagement des quais de la Rive Gauche et la mise en place du tramway. Sur dix ans -le maire a eu l'audace d'ouvrir un chantier sur tous les fronts-, ces deux interventions ont fondamentalement transformé le visage -et la vie- de la ville: le tramway a rapproché les quartiers périphériques du Centre et défini une identité commune; les quais ont rendu la Garonne à la ville et offert de merveilleux espaces publics aux bordelais.

Le tramway

A l'intérieur du périmètre historique, le tramway est propulsé par le sol. Aucun caténaire ne brouille le paysage! Olivier Brochet, de l'agence d'architecture Brochet-Lajus-Pueyo, auteur du projet, avait osé le pari: "un coup de bluff" nous racontera-t-il. "Nous étions toutefois convaincus que la technique suivrait". Et il en fût ainsi, malgré des débuts laborieux (pannes répétées, mauvaise humeur populaire, etc.). Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre et les urbanistes de toute la France envient cette ville au ciel libre.

Jardins sur les Quais des Douanes, à côté du Miroir d'eau.

L'aménagement des quais est le résultat du travail de Michel Corajoud, paysagiste. Sur toute la longueur -courbe- de la Garonne, de la gare Saint-Jean aux Bassins à Flôt, chaque quai présente une fonction et une identité propre: jardins, espaces réservés aux sports, terrasses, le Miroir d'Eau, entrepôts transformés en échoppes, etc. Les lieux sont amples; les mobiliers urbains soignés et discrets. L'autoroute urbaine est devenue un boulevard élégant, parcouru en site propre par le tramway. Enfin, les plantes et la végétation s'intègrent subtilement aux espaces et leur donnent un côté familial et chaleureux. Une approche du "vert" qu'on retrouve ailleurs, notamment dans le très beau jardin botanique et dans certains bâtiments.

Les installations du Jardin botanique, sur la Rive Droite.

Végétation sauvage domestiquée.

L'aménagement de l'espace publique et les développements immobiliers sur la Rive Droite font l'objet de la même attention de la part des services municipaux. L'approche est visiblement qualitative.

Au Nord du quartier Bastide, dont la place de Stalingrad constitue le centre, les friches sont encore nombreuses. Ces zones vont muer dans les années à venir, au fil des ZAC et autres programmes publics. Le pont Bacalan les sortira de leur isolement.



Nous avons pu visiter, en présence de Mathieu Immer, artiste, un lieu en voie de devenir emblématique: la caserne Niels, aujourd'hui abandonnée mais bientôt maison du très beau projet Darwin, à découvrir aussi sur le web.

La caserne Niels.

Patrimoine industriel remarquable (G. Eiffel)...

... et culture urbaine contemporaine.

A Bordeaux, on découvre aussi quelques joyaux d'architecture contemporaines.

Le Tribunal de Grande Instance par Richard Rogers, avec ses fameuses cuves/salles d'audience.


L'hôtel Saint-James, à Bouliac, par Jean Nouvel.

Le Saint-James.




Ilot Saint-Jean, réalisation de X.Leibar & J-M. Seigneurin.

Enfin, cerise sur notre gâteau, lieu secret et petite merveille: la Maison Lemoîne par Rem Koolhaas, rendue célèbre notamment par le film "Houselife" présenté lors d'une Biennale à Venise. Une histoire d'osmose entre un architecte génial et son client fortuné paraplégique, un chef d'oeuvre.



Voyage à Bordeaux réalisé par ARICIA pour et avec Sophie Le Clercq, Gaël Cruysmans et l'équipe de JCX.
Photos de Yaël Lloret, Emmanuel Poiret, Gaël Cruysmans, Lydie Amici et Sophie Le Clercq.


Merci à Eve Mathieu de arc en rêve pour son intervention précieuse, ainsi qu'à Pierre Meilleur pour ses suggestions.