Pages

mardi 21 avril 2009

C'est ici... Bruce Chatwin



Bruce Chatwin, l’écrivain voyageur, l’éternel nomade pour qui « la vie est un voyage à faire à pied », a trouvé en Kardamyli, au Sud du Péloponnèse, « le plus bel endroit du monde ». C’est là qu’il s'est installé pour écrire le « Chant des Pistes », c'est là qu'il a souhaité faire répandre ses cendres, sur une colline proche, devant une petite chapelle byzantine. Celui pour qui l’errance et l’écriture devaient répondre à ses questionnements sur « les racines et le déracinement, l’exotisme et l’exil ou la possession et la renonciation », avait donc choisi ce tout  petit village ouvert sur la mer et dominé par les montagnes arides comme lieu de son dernier voyage… Cela nous a donné envie d’y aller voir et marcher dans les sentiers sauvages de la chaîne du Taygète…



 


Isolement (peu d’habitants, touristes rares)

Rudesse (âpreté du soleil, ouzo réconfortant)

Beauté

 

lundi 6 avril 2009

Le Grand Pari(s)



2-3 avril: deux jours à Paris, avec le service de la Planification de la Région de Bruxelles-Capitale. La commande était simple et précise: comment la Paris gère-elle l'implantation des tours ? Le désir de tours, tabou jusque il y a peu, commence à émerger chez les édiles bruxellois, me dit-on. Autre sujet à aborder: la consultation du Grand Pari. J'ai préparé un programme qui s'assimile un peu à un contre-la-montre: Direction de l'Urbanisme, Ministère de la Culture, Défense, Rive Gauche, Atelier de Portzamparc... et une balade sur "la promenade plantée".

D'emblée, il apparaît que les politiques urbaines sont ici aussi le fait d'une multiplicité d'acteurs, aux vues et aux intérêts pas forcément convergents... Bruxelles n'a pas l'apanage de la complexité institutionnelle. En soi, cela ne surprend pas, mais il est bon de le rappeler, au regard de l'image qu'on peut avoir de la gestion administrative française. Formulée avec plus ou moins de véhémence, la dénonciation des lenteurs politico-administratives, du morcellement du pouvoir et de la paralysie des mécanismes de décisions était une constante dans le discours de nos hôtes. Il est piquant de relever, à cet égard, que le cahier des charge de la consultation du Grand Pari demandait aux auteurs de projet de ne pas s'encombrer des questions de gouvernance ! C'aurait été inhibant.

Par contre, s'il y a bien une différence qui saute aux yeux, c'est dans le domaine de l'image donnée. Des centres d'information et des espaces muséaux richement fournis en maquettes détaillées, en plaquettes sur papier glacé, en panneaux didactiques colorés... Il n'y a pas à dire: les Parisiens savent y faire pour valoriser leurs projets et leurs réalisations.


Visite à l'agence de Portzamparc et rencontre avec l'architecte et son collaborateur, Erwan Saliva. Le bâtiment qui abrite l'agence est un peu à l'image du patron et de son architecture: complexe, ouvert, discret, dense, ... La rencontre est informelle. Face aux maquettes, l'architecte nous conte en toute simplicité quelques projets qui lui tiennent à coeur: la Cité de la Musique à Rio, (dont la finalisation est suspendue, pour faire oublier que c'est le précédent maire qui l'a initié ?), un projet de tours new-yorkaises, le Musée Hergé, ...



Le quartier Massena (Paris Rive Gauche). Visite avec Chritophe Bayle de la SEMAPA. La théorie des îlots ouverts, chers à Christian de Portzamparc, est expérimentée ici à l'échelle 1/1. Le quartier est mixte: le logement (parfois à prix prohibitif) y côtoie des bureaux, les facultés de Paris 7 , ... et les
ateliers des artistes contestataires (les frigos). Une diversité de formes et de fonctions, un rapport intéressant entre la rue et le bâti, ... qui ne semble pas convaincre les défenseurs de l'urbanisme classique. Personnellement, je trouve cet ensemble bien plus intéressant que les projets qui sont habituellement primés par le Prix Rotthier.

Vendredi matin, après la balade sur la "Promenade plantée" (liaison ferrée urbaine désaffectée, transformée en voie verte), nous sommes accueillis au centre d'information (Musée) de la Défense. Présentation plus spontanée que la veille, au cours de laquelle nous serons racontées les petites histoires qui ont jalonné l'édification de ce "grand quartier d'affaire". Du quartier, nous n'en avons pas vu grand chose, faute de temps, mais les quelques impressions recueillies sont assez désastreuses.














Puis, sur l'heure de midi, rencontre (à l'arraché !) avec Mr. Gautier, directeur au Ministère de la Culture qui a piloté, avec sa sous-directrice, la consultation du Grand Pari de l'agglomération parisienne. Présentation de la procédure de la consultation (et notamment des initiatives intéressantes d'association des maires aux réflexions des 10 bureaux consultés) et de quelques lignes forces se dégageant des 10 contributions (voyez www.legrandparis.culture.gouv.fr). Je m'attendais à une présentation formelle et réservée. Elle était vivante et ouverte, et nous a retenus dans le ministère bien au delà de l'heure prévue.

Le séjour s'est terminé, pour ceux qui n'étaient pas encore saturés, par une visite au Pavillon de l'Arsenal, espace d'exposition municipal consacré à l'urbanisation et l'urbanisme de Paris. Exposition permanente sur l'évolution historique; expositions temporaires aux étages; le premier étage accueillait ainsi une présentation complète et diversifiée -plan d'ensemble, détails techniques, débats politiques et citoyens, ...- de l'ouverture d'une nouvelle ligne de Tramway.