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vendredi 7 septembre 2012

site ARICIA

Notre site est en re-construction. En attendant, découvrez quelques unes de nos récentes découvertes sur ce ce blog. Brigitte (brigitte@aricia.lu) et Michaël (michael@aricia.be).

vendredi 13 juillet 2012

ARICIA aux USA

Suivez nos découvertes dans l'Est des Etats-Unis sur le blog AND IT'S VERY FAR AWAY


jeudi 1 décembre 2011

Ruta del Peregrino




Photos IWAN BAAN - www.iwan.com*

Nous aimons les parcours mêlant art, paysage et territoire. Les routes balisées par des interventions artistiques et des structures architecturales. Après le circuit Andy Goldsworthy à Digne les Bains, le jeu de piste Land Art dans le Sud Ouest des Etats-Unis, la marche vers les figures d'Antony Gormley dans les Alpes, voici un nouvel itinéraire où se croisent art contemporain, nature et patrimoine.

Au Mexique, la Ruta del Peregrino attire chaque année près de 3 millions de pèlerins. Cet itinéraire religieux long de 117 km est aujourd’hui jalonné de structures architecturales contemporaines. Leur raison d’être: renforcer ce rituel historique, marquer le territoire et attirer un nouveau public. Un projet ambitieux.



Durant la fête de San José (du 11 au 19 mars) et la Semana Santa, la Ruta del Peregrino se transforme en autoroute de la foi. Traversant la Sierre Madre Occidentale, cette route ardue et peu balisée conduit les innombrables pèlerins du village d’Ameca à la ville de Talpa de Allende, dans l’Etat de Jalisco. Hommes, femmes et enfants avancent inlassablement, de jour comme de nuit, pour aller rendre grâce à la miraculeuse Vierge du Rosaire, dont la statue se dresse dans la Basilique Notre Dame de Talpa. 




Afin d’améliorer les conditions de voyage des pèlerins et de renforcer cette tradition ancrée depuis le XVIIème siècle, les autorités locales et régionales ont décidé de financer des structures d’accueil. 

Refuge - Luis Aldrete






Elles ont aussi voulu profiter de cet itinéraire pour favoriser le développement économique de la région, en cherchant à y attirer du monde toute l’année. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un projet architectural d’envergure dont le master plan, confié aux Mexicains Tatiana Bilbao et Derek Dellekamp est envisagé comme un 'corridor écologique et iconique'.


Sanctuaire - Ai Weiwei / Fake Design (Chine)
    



  

 Lookout Point - HHF Architects(Suisse)




Dans ces paysages de forêt et de montagne, de champs de mais et de villages isolés, des architectes et designers internationaux ont imaginé 8 ouvrages d’art ponctuant la route : points de vue, lieux d’hébergement, chapelles, sculptures... servent de points de repères, et de marqueurs de sites. A découvrir, entre autres, lors du prochain séjour ARICIA au Mexique.


Gratitude Open Chapel 
Tatiana Bilbao - Dellekamp Arquitectos (Mexique)



*Iwan Baan, spécialise de la photographie d'architecture, a réalisé ce très beau travail sur le Ruta del Peregrino. On peut le découvrir sur www.iwan.com/photo_Ruta.php

"Il s'attache à montrer l'architecture, l'impact des édifices dans leur environnement et surtout la vie qui s'y déroule, dedans et autour." Extrait de Iwan Baan, 2010 autour du monde, journal d'une année d'architecture, Villa Noailles, 2011.





lundi 12 septembre 2011

Vibrant Cities in Øresund



ARICIA organisait, au printemps dernier (mai et juin), deux séjours à Copenhagen et Malmö. La capitale danoise, que j’avais visité en 1997 avec, notamment, André Ruwet, rédacteur en chef du magazine « Imagine », m’a particulièrement frappé par sa modernité, son dynamisme et sa jeunesse. Comme Malmö et avec elle, la ville a réussi sa mue, au sein de l’euro-région Øresund. L’inauguration, en 2000, du pont reliant le sud de la Suède à l’île de Seeland a marqué symboliquement un changement, amorcé, de part et d’autre du détroit, au début des années 90 : Copenhague planifiait son métro et entamaît l’urbanisation de l’énorme zone la séparant de l’aéroport (Ørestad) ; Malmö innovait en concevant l’éco-quartier Bo01 dans le cadre d’une exposition internationale consacrée à l’habitat et se dotait d’un réseau ferroviaire efficace, souterrain.

A Copenhagen, nos interlocuteurs nous apprendront que la ville fût parmi les premières, en 1961, à bannir la voiture de certaines rues. A partir de cette décision audacieuse, par petites touches et petits pas, l’espace public va, au fil des années, gagner l’attention des autorités. Les places vont être investies, les bords d’eau aménagés, les rues accaparées par les cyclistes. Aujourd’hui, Copenhagen est devenu la capitale du vélo : malgré le froid (voyez quelques belles illustrations ici ) la bicyclette est devenu le mode normal de déplacement. Des espaces publics multifonction à l’architecture soignée, design danois oblige, agrémentent les places et des piscines urbaines, à ciel ouvert, sont construites dans les bras de mer.


« Cities for people », c’est le nom d’un des ouvrages des architectes Jan Gehl et Lars Gemzøe. En résumé, voici leur vision de l’urbanisme : d’abord la vie, puis l’espace public, puis seulement le bâtiment. Ils ont développé une méthode basée sur l’observation des comportements humains dans la cité. « Chaque ville connaît les chiffres précis de son trafic automobile. Peu d’entre elles recensent les comportements spaciaux de leur population. Nous le faisons, depuis des décennies, notamment à Copenhagen mais aussi en Australie. Cela nous a permis de comprendre ce qui marche, ce qui est important pour que les gens se sentent bien dans leur ville » nous explique Lars Gemzøe face à l’Opéra Royal.


Au cours de nos séjours, nous avons rencontré deux autres membres de l’agence Gehl Architects : Christian Vilardson et Eva Westermark. Lui nous parlera (dans la cage d’escalier de l’immeuble de leur agence) de leur intervention sur un quartier difficile de Malmö. Ewa, qui nous fera visiter Vatsra Hamnen, évoquera la mission de Gehl sur Time Square et Brodway à New York.


La vie à Copenhagen, telle que nous avons pu la découvrir en certains quartiers, semble bien répondre à cette vision de Jan Gehl. « Vibrant city », comme on lit ici et là et comme on découvre près du Play House, sur les quais et dans le très beau Sluseholmen (architectes Arkitema).

Tout n’est pas parfait.

Orestad est cette longue langue de terrain devenue ville, reliant Christianhavn à la zone de l’aéroport. Enorme projet mené depuis le début des années 90 par By&Havn, société de développement constitué par la ville et le ministère des transports (Port). Le quartier accueille quelques bâtiments phares de l’architecture contemporaine : les immeubles de logements conçus par PLOT (devenu BIG et JDS) : la maison Montagne, la maison VM, et, plus au Sud, 8Tallet (« la grande motte » selon un de mes voyageurs) ; le DR Concert Hall de Jean Nouvel (dont la construction a ruiné la Radio publique) ; Tietgenkollegiet (Lundgaard et Tranberg Architects), merveilleuse résidence d’étudiant voulue par le banquier mécène Nordea.


Ørestad héberge plus de 6000 nouveaux habitants et a su attirer, du fait de sa situation favorable, de grandes sociétés de l’industrie pharmaceutique et des IT, notamment internationales. Le centre commercial Fields y est implanté.


Autant certains immeubles et l’espace public ici peuvent séduire, autant l’ensemble urbain semble peu réussi: mono-fonctionnalité et absence de mixité sociale, échelle démesurée, métro aérien, … Est-ce, comme le relève une plaquette de présentation, une question de temps (maladie de jeunesse) ou est-ce, comme le suggèrent certains critiques (notre guide du Danish Architecure Center ou encore Christian Cold), un problème de conception ?

Il est certain qu’entre l’élaboration en 1994 du Master plan de Orestad par les architectes finnois de ARKKI et aujourd’hui, les conceptions ont évoluées ; la pensée de Jan Gehl, professeur à l’Institut d’Architecture des Beaux Arts, a marqué les esprits de la jeune génération. Pour vous en convaincre, je vous propose de visionner cette vidéo : vous y découvrirez notamment l’architecte Christian Cold, (Entasis), auteur du plan d’urbanisme pour la réaffectation du site de Carlsberg, un des grands chantiers à venir dans la Capitale : densité, petite échelle, mixité des fonctions, mixité sociale, animation culturelle et commerciale, accent mis sur l’espace public, mise en valeur du bâti et de la trame industrielle (réseau de cave et de passages souterrains ) etc…


A noter que le plan de Entasis, pour Carlsberg (que nous avons pu découvrir au siège de la brasserie) a obtenu le prix du meilleur Masterplan au WAF de Barcelone, en 2009. Carlsberg ou la ville classique modernisée. A voir dans quelques décennies.


Autre personnalité émergente dont les idées marqueront le devenir de Copenhagen : Dan Stubbergaard. Son agence COBE a été sélectionnée, au terme d’un concours international, par By&Havn pour concevoir les plans de développement de Nordhavn, le Port Nord, qui va progressivement faire place pour un nouveau pan de ville destinée à accueillir 40.000 habitants. Un peu difficile d’imaginer ce que donnera le plan, mais l’accent est clairement mis sur la qualité et la disponibilité de l’espace public, les respect du patrimoine industriel, la mise en valeur de la nature et de l’eau, etc…


Dan nous fera aussi découvrir le tout nouveau Centre culturel conçu par son bureau. Belle réalisation, douce, fonctionnelle, ouverte et agréable. Alors que le Centre venait à peine d’ouvrir les portes, il vivait comme une fourmilière.

Il est remarquable de constater, au fil de nos rencontres, que la dimension « environnementale » des projets est peu mise en avant, à tout le moins en sa dimension énergétique, tellement les préoccupations de réduction des émissions de gaz à effet de serre semblent intégrées et prises en considération de manière évidente. Remarquable aussi le discours d’un ingénieur-économiste du bureau Ramboll, dénonçant les mesures écologiques gadgets (souvent visible et à petite échelle), prônant une approche globale et intégrée (au niveau de la ville et de sa périphérie) de la question de l’énergie. Ceci dit, il me semble que l’aspect "isolation" et "performance énergétique" sont ici moins développés que dans un pays comme l’Autriche (l’isolation du bâtiment 8Tallet de BIG m’a paru très légère), et je me demande si cela n’est pas simplement à expliquer par la grande disponibilité de la chaleur produite par les centrales électriques et distribuée par réseau urbain.


Autre constat, qui revient comme une constante : l’absolue nécessité d’intégrer la flexibilité dans la planification. Discours entendus auprès de Christian Vilardson et de Dan Stubbergaard. Et principe formalisé dans le plan élaboré par les bureaux White et Gehl pour le quartier de Varvsstaden à Malmö, sous la nom de « Value Based Planning » : « … this form of value planning is about developping a long term structure based on value rather than physical structure. Untill now, physical structures intended to function over long period have tended to be too fixed and not allow room for flexibility. This risks losing the overall vision for the area and compromising key qualities over the time ».

Asa Bjerndell du bureau White nous expliquera qu’initialement (2006), un bureau danois avait établi un master plan détaillé pour l’ensemble, définissant gabarits et fonctions pour chacune des parcelles… mais que ce plan avait amené les autorités et le propriétaire dans un impasse. Suite à quoi, le nouveau plan (de White et Gehl), value based, a été établi.

A Malmö, on nous expliquera aussi que, au fil des phases de développement de Vastra Hamnen, les relations entre les différents acteurs (autorité, entrepreneur, promoteur, architectes, techniciens, …) s’est améliorée pour finir par établir entre eux une sorte de terrain commun. Cette entente a été formalisé dans ce qu’ils ont appelé le « creative dialogue ». Sans doute pareil processus de construction de confiance entre acteurs est-il la condition à une d’urbanisme souple telle que proposée par White et Gehl.


Dernier enseignement : les aménagements provisoires pour apporter la vie dans des lieux à urbaniser, comme à Carlsberg, l’idée du test 1 :1 (Plugnplay dans Orestad).

Enfin, l'image bien scandinave de ce couple arrivant en barque, ce soir chaud et lumineux d'été, à une session de tango en plein air, sur la terrasse de la Royal Play House, au centre de Copenhagen.

(crédits photographiques: Serge Ecker, JCX et ARICIA).

Découvertes architecturales en Suisse romande et à Bâle



Nouveau voyage d’étude avec l’agence luxembourgeoise d’architecture Steinmetz De Meyer, en cette fin d’été. Destination : la Suisse romande et Bâle.


Halte sur le trajet aller à Weil am Rhein, au Vitra. Ceux qui ne se lassent pas de Hadid ou qui n’ont pas encore vu le pavillon emblématique visitent la caserne des Pompiers. Les autres prennent le temps de découvrir le VitraHaus, le show room réalisé récemment par Herzog et De Meuron. La halle de Saana reste inaccessible : un problème de façade est à l’origine de ce black out.


Montrichet, notre première étape en Suisse romande, est un hameau niché au pied du Jura, avec une vue spectaculaire sur le Lac Léman, Laussanne et les Alpes. Visite du chantier de la Maison de l’écriture, projet de l’architecte Vincent Mangeat pour la Fondation Vera et Jan Michalski. Un projet que son architecte voit comme une Cité en construction permanente. L’ensemble est merveilleux, reposant sur une recherche formelle fine, le respect de l’histoire des lieux et un rapport évident à l’écriture. L’architecte est enthousiasmant, lyrique et humoriste. Quelques allusions rapides à la technique (énergie, résistance, etc..) et surtout, beaucoup de poésie.


Sans transition, nous poursuivons (après quelques kilomètres) avec le complexe de la Maladière à Neuchâtel en compagnie de Jean-Michel Deicher, chef de projet au sein de l’agence Geninasca Delefortrie. Nouveau stade de foot répondant aux normes UEFA (bien que de taille très limitée - 12.000 places) et qui héberge d’autres activités : galerie commerçante, super marché, parking, salles de sport. La réussite du complexe (primé en plusieurs lieux) réside dans son intégration urbaine, fonctionnelle et formelle. Un stade tout en finesse, mal servi par la brutalité de l’actuel propriétaire russe du club sociétaire, le XAMAX.


Au Mont-sur-Lausanne, nous découvrons le complexe communal du Manloup, un bâtiment hébergeant les services techniques de la commune. Locaux et appartements aux normes Minergie, et surtout, une halle élevée sur des troncs ronds, prouesse osée, réalisée avec des espèces sélectionnées dans les bois environnants. A ma demande, François Jolliet , de l’agence Pont 12 présente également le chantier de la construction d’une villa en terre paille et glisse, le sourire sur le coin des lèvres « on fait aussi du béton ». Notamment les Halles de Beaulieu à Lausanne, et peut-être, « si le souverain le veut (votation) », une tour-hôtel attenant aux Halles.


Le bâtiment que nous visitons près de Genève est une réalisation du jeune Stéphane Fuchs, architecte engagé dont j’ai déjà pu visiter un autre projet à Plan les Ouates. Immeuble à appartements labelisé Minergie + et ECO. Mixité sociale, partage de voiture, toilettes sèches, épuration naturelle des eaux, etc… Benoît, membre de la coopérative propriétaire et, en même temps locataire, nous guide dans les lieux, y compris son appartement passif. Les lieux ont un air de famille avec Vauban à Freiburg.


La deuxième partie de la journée est consacrée à l’EPFL, l’école polytechnique fédérale de Lausanne, un vivier de techniciens de la "durabilité". Rencontre avec quelques chercheurs passionnés et chaleureux du LESO-PB dans leurs laboratoires (en particulier Nicolas Morel), puis, visite du Learning Center Rolex, « commis » par SAANA.


Le 3ième jour se déroule à Bâle, accompagné par Jean-Marc, notre guide ingénieur-architecte, érudit d'histoire et d'architecture contemporaine. Bâle, ville historique, ville de commerce, ville d’industrie, ville de mécènes, ville d’art contemporain, ville de Herzog De Meuron omniprésent. Du Gotheanum (le siège assez particulier de la société antroposophique fondée par Rudolf Steiner) à la Fondation Beyeler (Renzo Piano) en passant par le siège de Actelion à Allschwill (une des dernières réalisations de Herzog De Meuron) ; nous parcourons les avenues et les ponts de la ville au pas de charge. Une petite journée ne suffit pas ; il faudra revenir et prendre le temps.


Photos: ARICIA sauf les 1ère et 14ième.

dimanche 5 juin 2011

Espagne méconnue, de Laguardia à Bilbao


Nous avions ouvert ce blog, il y a plus de deux ans, par deux articles sur la Rioja et Bilbao, à la suite d'un voyage de prospection dans le nord de l'Espagne. J'ai pu, la semaine passée, accompagner un groupe bien sympathique à la découverte de ces lieux méconnus. Comme tous n'étaient pas fous d'architecture et d'oenologie, le programme initial a été revu: outre les chais et pintxos, j'ai intégré visites de bâtiments historiques, balades naturelles, et autres, m'amenant ainsi à enrichir mes connaissances dans des domaines qui ne me sont pas familiers et ... à compléter mon vocabulaire.


Le séjour débute par la Rioja et la propriété "Marquès de Risqual", qui ne semble pouvoir décevoir. Loger dans une oeuvre de Gehry n'est pas banal: l'hôtel surprend par sa majesté, sa beauté et sa quiétude.


Surplombant la vallée de l'Ebre, le village fortifié de Laguardia héberge quelques joyaux de l'art roman et gothique ainsi que nombre de commerces résistant à la modernité.


L'innovation et la flamboyance ne sont pas le propre des dernières décennies. Pour preuve, dans l'église discrète de Labastida, on découvre ce retable baroque des plus chargés, révolutionnaire pour son époque.


Autre temple, autres dieux: Ysios, bodegas conçue par l'architecte Santiago Calatrava.


Et plus loin, mon chais préféré, Baigorri, du basque Inaki Izpiazu. Accueil commercial et marketing bien orchestré pour ce vin tout jeune. Ce qui n'enlève rien à la qualité du lunch que nous avons dégusté dans le très beau restaurant situé au dernier niveau de l'édifice-cave.


La vallée de la Rioja est abritée, dans sa partie alavanèse, par les Monts cantabriques, qui, avec leurs sommets culminant à 1400 mètres, la protègent du climat tempéré et océanique typique du Pays basque. La rupture est frappante. Sans cette barrière naturelle, il n'y aurait ni vigne ni vin.

Nous avons visité la parc naturel de Izki, situé au Nord du massif, qui concentre une faune (rapaces, visons, ...) et une flore (forêt primaire) dont les particularités exceptionnelles s'expliquent notamment par cette rencontre de climats différents.

L'Ebre, le fleuve ibérique le plus dense, marque de ses méandres, la vallée de la Rioja. Il prend sa source au pied (Sud) des Pics d'Europe, à quelques kilomètres de l'Atlantique, mais s'en détourne pour traverser d'Ouest en Est, tout le Nord de l'Espagne et se jeter dans la Méditerranée entre Barcelone et Valence. Des projets de détournement partiel sont à l'étude, pour alimenter la capitale catalane en eau.




Entre Haro et Bilbao, nous faisons étape à Vitoria-Gasteiz, capitale administrative de la Communauté autonome du Pays Basque. Ville d'apparence peu intéressante, elle concentre une quantité très élevée d'institutions culturelles et publiques et s'est vu décerner le titre de Capitale européenne de l'environnement pour l'année 2012. Guidé par un responsable municipal -Fernando-, nous y découvrirons le tout nouveau Centre de sensibilisation à l'Environnement (Ataria), très belle réalisation architecturale et muséale.


Autre initiative témoignant du dynamisme de la ville: la visite "Ouvert pour travaux" de la Cathédrale Sainte-Marie. Depuis une dizaine d'années, l'édifice historique -cher à Ken Follet- connait d'importants travaux de rénovation et se laisse découvrir en l'état, avec ses fondations et ses fouilles visibles, ses échafaudages accessibles et ses ouvriers à l'ouvrage.



Le séjour se poursuit par deux journées à Bilbao, en compagnie de Monica, architecte locale. Certains dans le groupe se demandaient ce que nous venions faire ici. La ville n'a pas aussi bonne presse que Barcelone. Et pourtant, elle semble mieux résister à la crise économique qui frappe tout le pays. C'est que sa reconversion économique ne date pas d'hier. Bilbao, deuxième port d'Espagne, a subi le déclin de l'industrie lourde dans les années 70(sidérurgie, chantiers navals, ...). Le chômage était élevé, la pollution forte et son attrait quasi nul. Mais les années 80 sont celles de la prise de conscience et de la définition volontariste d'un nouveau projet de ville. De grands travaux sont programmés et des architectes reconnus sont appelés pour contribuer à la reprise: Norman Foster (Métro), Santiago Calatrava (Aéroport et passerelle), Frank Gehry (Guggenheim), Arata Osozaki (tours de logements). La ville reprend, soutenue par sa tradition d'ouverture, de commerce et de services. Elle offre aujourd'hui une image dynamique, auquel quelques chefs étoilés, aux côtés des stars de l'architecture (Zaha Hadid et Richard Rogers), devraient définitivement apporter une dimension internationale.