Retour sur notre dernier voyage 2010… Au Wiels (www.wiels.org), à Bruxelles, une plongée dans l’univers et les déambulations de Francis Alÿs.
On le décrit comme « une star mondiale (La Libre), un « artiste majeur » (artpress), au «parcours d’une richesse et d’une variété inouïe » (Le Soir) et pourtant il est peu connu du public belge: Francis Alÿs (Anvers, 1959), architecte et urbaniste de formation, installé à Mexico depuis 1986, n’avait pas encore bénéficié d’une telle rétrospective en Belgique (ceci explique peut être cela). A coup sûr, la monographie « A Story of Deception » présentée au Wiels (jusqu’au 30 janvier), après la Tate Modern et avant le MoMA, va le consacrer en son pays.
The Loop, Tijuana - San Diego, 1997
C’est l’exposition à voir du moment. En prenant son temps. Elle est très cohérente, met bien en valeur le travail cohérent, poétique, intelligent et à portée universelle de Francis Alÿs.
18 films structurent l’exposition. Les étages du Wiels sont découpés en salles de projection. Dans chaque pièce, une vidéo, illustration d’une action de l’artiste, passe en boucle. Parfois, des dessins la documentent ou des successions d’images et de diapos (jeux d’enfants, carrioles, chiens endormis…) y sont associés.
La plupart de ses performances filmées sont des marches, des dérives, des poursuites, dans la ville ou dans des paysages remarquables:
Paradox of Praxis I, Mexico, 1997
Au centre historique de Mexico, Francis Alÿs pousse un bloc de glace de longues heures durant, jusqu’à ce que celui-ci ne soit plus qu’une flaque immobile («Parfois faire quelque chose ne mène à rien »).
The green Line, Jérusalem
A Jérusalem, il trace une ligne verte au moyen d’un pot de peinture au fond troué, matérialisant ainsi cette démarcation entre la Jordanie et Israël, dessinée sur carte en 1948 par Moshe Dayan.
Tornado, Mexique, 2000 à aujourd'hui
Dans la campagne mexicaine, l’artiste traque depuis dix ans de mini tornades de poussières et se jette dans leur tourbillon monochrome (Tornado).
When faith moves mountains, Lima, 2002, Francis Alys en collaboration avecRafael Ortega and Cuauhtémoc A Lima, il persuade 500 étudiants de déplacer une imposante colline de sable (When faith moves mountains).
Autant d’actions éphémères, répétitives, absurdes, de propositions empruntes de poésie, d’allusions évidentes à des situations politiques, aux notions de frontières, de progrès, d’évolution sociale et d’inertie…C’est ludique et mélancolie à la fois, simple, évident. Un travail à découvrir et à suivre.
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