vendredi 7 septembre 2012
site ARICIA
vendredi 13 juillet 2012
jeudi 1 décembre 2011
Ruta del Peregrino
Durant la fête de San José (du 11 au 19 mars) et la Semana Santa, la Ruta del Peregrino se transforme en autoroute de la foi. Traversant la Sierre Madre Occidentale, cette route ardue et peu balisée conduit les innombrables pèlerins du village d’Ameca à la ville de Talpa de Allende, dans l’Etat de Jalisco. Hommes, femmes et enfants avancent inlassablement, de jour comme de nuit, pour aller rendre grâce à la miraculeuse Vierge du Rosaire, dont la statue se dresse dans la Basilique Notre Dame de Talpa.
Dans ces paysages de forêt et de montagne, de champs de mais et de villages isolés, des architectes et designers internationaux ont imaginé 8 ouvrages d’art ponctuant la route : points de vue, lieux d’hébergement, chapelles, sculptures... servent de points de repères, et de marqueurs de sites. A découvrir, entre autres, lors du prochain séjour ARICIA au Mexique.
lundi 12 septembre 2011
Vibrant Cities in Øresund
A Copenhagen, nos interlocuteurs nous apprendront que la ville fût parmi les premières, en 1961, à bannir la voiture de certaines rues. A partir de cette décision audacieuse, par petites touches et petits pas, l’espace public va, au fil des années, gagner l’attention des autorités. Les places vont être investies, les bords d’eau aménagés, les rues accaparées par les cyclistes. Aujourd’hui, Copenhagen est devenu la capitale du vélo : malgré le froid (voyez quelques belles illustrations ici ) la bicyclette est devenu le mode normal de déplacement. Des espaces publics multifonction à l’architecture soignée, design danois oblige, agrémentent les places et des piscines urbaines, à ciel ouvert, sont construites dans les bras de mer.
« Cities for people », c’est le nom d’un des ouvrages des architectes Jan Gehl et Lars Gemzøe. En résumé, voici leur vision de l’urbanisme : d’abord la vie, puis l’espace public, puis seulement le bâtiment. Ils ont développé une méthode basée sur l’observation des comportements humains dans la cité. « Chaque ville connaît les chiffres précis de son trafic automobile. Peu d’entre elles recensent les comportements spaciaux de leur population. Nous le faisons, depuis des décennies, notamment à Copenhagen mais aussi en Australie. Cela nous a permis de comprendre ce qui marche, ce qui est important pour que les gens se sentent bien dans leur ville » nous explique Lars Gemzøe face à l’Opéra Royal.
Au cours de nos séjours, nous avons rencontré deux autres membres de l’agence Gehl Architects : Christian Vilardson et Eva Westermark. Lui nous parlera (dans la cage d’escalier de l’immeuble de leur agence) de leur intervention sur un quartier difficile de Malmö. Ewa, qui nous fera visiter Vatsra Hamnen, évoquera la mission de Gehl sur Time Square et Brodway à New York.
La vie à Copenhagen, telle que nous avons pu la découvrir en certains quartiers, semble bien répondre à cette vision de Jan Gehl. « Vibrant city », comme on lit ici et là et comme on découvre près du Play House, sur les quais et dans le très beau Sluseholmen (architectes Arkitema).
Orestad est cette longue langue de terrain devenue ville, reliant Christianhavn à la zone de l’aéroport. Enorme projet mené depuis le début des années 90 par By&Havn, société de développement constitué par la ville et le ministère des transports (Port). Le quartier accueille quelques bâtiments phares de l’architecture contemporaine : les immeubles de logements conçus par PLOT (devenu BIG et JDS) : la maison Montagne, la maison VM, et, plus au Sud, 8Tallet (« la grande motte » selon un de mes voyageurs) ; le DR Concert Hall de Jean Nouvel (dont la construction a ruiné la Radio publique) ; Tietgenkollegiet (Lundgaard et Tranberg Architects), merveilleuse résidence d’étudiant voulue par le banquier mécène Nordea.
Autant certains immeubles et l’espace public ici peuvent séduire, autant l’ensemble urbain semble peu réussi: mono-fonctionnalité et absence de mixité sociale, échelle démesurée, métro aérien, … Est-ce, comme le relève une plaquette de présentation, une question de temps (maladie de jeunesse) ou est-ce, comme le suggèrent certains critiques (notre guide du Danish Architecure Center ou encore Christian Cold), un problème de conception ?
Il est certain qu’entre l’élaboration en 1994 du Master plan de Orestad par les architectes finnois de ARKKI et aujourd’hui, les conceptions ont évoluées ; la pensée de Jan Gehl, professeur à l’Institut d’Architecture des Beaux Arts, a marqué les esprits de la jeune génération. Pour vous en convaincre, je vous propose de visionner cette vidéo : vous y découvrirez notamment l’architecte Christian Cold, (Entasis), auteur du plan d’urbanisme pour la réaffectation du site de Carlsberg, un des grands chantiers à venir dans la Capitale : densité, petite échelle, mixité des fonctions, mixité sociale, animation culturelle et commerciale, accent mis sur l’espace public, mise en valeur du bâti et de la trame industrielle (réseau de cave et de passages souterrains ) etc…
A noter que le plan de Entasis, pour Carlsberg (que nous avons pu découvrir au siège de la brasserie) a obtenu le prix du meilleur Masterplan au WAF de Barcelone, en 2009. Carlsberg ou la ville classique modernisée. A voir dans quelques décennies.
Autre personnalité émergente dont les idées marqueront le devenir de Copenhagen : Dan Stubbergaard. Son agence COBE a été sélectionnée, au terme d’un concours international, par By&Havn pour concevoir les plans de développement de Nordhavn, le Port Nord, qui va progressivement faire place pour un nouveau pan de ville destinée à accueillir 40.000 habitants. Un peu difficile d’imaginer ce que donnera le plan, mais l’accent est clairement mis sur la qualité et la disponibilité de l’espace public, les respect du patrimoine industriel, la mise en valeur de la nature et de l’eau, etc…
Dan nous fera aussi découvrir le tout nouveau Centre culturel conçu par son bureau. Belle réalisation, douce, fonctionnelle, ouverte et agréable. Alors que le Centre venait à peine d’ouvrir les portes, il vivait comme une fourmilière.
Il est remarquable de constater, au fil de nos rencontres, que la dimension « environnementale » des projets est peu mise en avant, à tout le moins en sa dimension énergétique, tellement les préoccupations de réduction des émissions de gaz à effet de serre semblent intégrées et prises en considération de manière évidente. Remarquable aussi le discours d’un ingénieur-économiste du bureau Ramboll, dénonçant les mesures écologiques gadgets (souvent visible et à petite échelle), prônant une approche globale et intégrée (au niveau de la ville et de sa périphérie) de la question de l’énergie. Ceci dit, il me semble que l’aspect "isolation" et "performance énergétique" sont ici moins développés que dans un pays comme l’Autriche (l’isolation du bâtiment 8Tallet de BIG m’a paru très légère), et je me demande si cela n’est pas simplement à expliquer par la grande disponibilité de la chaleur produite par les centrales électriques et distribuée par réseau urbain.
Autre constat, qui revient comme une constante : l’absolue nécessité d’intégrer la flexibilité dans la planification. Discours entendus auprès de Christian Vilardson et de Dan Stubbergaard. Et principe formalisé dans le plan élaboré par les bureaux White et Gehl pour le quartier de Varvsstaden à Malmö, sous la nom de « Value Based Planning » : « … this form of value planning is about developping a long term structure based on value rather than physical structure. Untill now, physical structures intended to function over long period have tended to be too fixed and not allow room for flexibility. This risks losing the overall vision for the area and compromising key qualities over the time ».
Asa Bjerndell du bureau White nous expliquera qu’initialement (2006), un bureau danois avait établi un master plan détaillé pour l’ensemble, définissant gabarits et fonctions pour chacune des parcelles… mais que ce plan avait amené les autorités et le propriétaire dans un impasse. Suite à quoi, le nouveau plan (de White et Gehl), value based, a été établi.
(crédits photographiques: Serge Ecker, JCX et ARICIA).
Découvertes architecturales en Suisse romande et à Bâle
Halte sur le trajet aller à Weil am Rhein, au Vitra. Ceux qui ne se lassent pas de Hadid ou qui n’ont pas encore vu le pavillon emblématique visitent la caserne des Pompiers. Les autres prennent le temps de découvrir le VitraHaus, le show room réalisé récemment par Herzog et De Meuron. La halle de Saana reste inaccessible : un problème de façade est à l’origine de ce black out.
Montrichet, notre première étape en Suisse romande, est un hameau niché au pied du Jura, avec une vue spectaculaire sur le Lac Léman, Laussanne et les Alpes. Visite du chantier de la Maison de l’écriture, projet de l’architecte Vincent Mangeat pour la Fondation Vera et Jan Michalski. Un projet que son architecte voit comme une Cité en construction permanente. L’ensemble est merveilleux, reposant sur une recherche formelle fine, le respect de l’histoire des lieux et un rapport évident à l’écriture. L’architecte est enthousiasmant, lyrique et humoriste. Quelques allusions rapides à la technique (énergie, résistance, etc..) et surtout, beaucoup de poésie.
Sans transition, nous poursuivons (après quelques kilomètres) avec le complexe de la Maladière à Neuchâtel en compagnie de Jean-Michel Deicher, chef de projet au sein de l’agence Geninasca Delefortrie. Nouveau stade de foot répondant aux normes UEFA (bien que de taille très limitée - 12.000 places) et qui héberge d’autres activités : galerie commerçante, super marché, parking, salles de sport. La réussite du complexe (primé en plusieurs lieux) réside dans son intégration urbaine, fonctionnelle et formelle. Un stade tout en finesse, mal servi par la brutalité de l’actuel propriétaire russe du club sociétaire, le XAMAX.
Au Mont-sur-Lausanne, nous découvrons le complexe communal du Manloup, un bâtiment hébergeant les services techniques de la commune. Locaux et appartements aux normes Minergie, et surtout, une halle élevée sur des troncs ronds, prouesse osée, réalisée avec des espèces sélectionnées dans les bois environnants. A ma demande, François Jolliet , de l’agence Pont 12 présente également le chantier de la construction d’une villa en terre paille et glisse, le sourire sur le coin des lèvres « on fait aussi du béton ». Notamment les Halles de Beaulieu à Lausanne, et peut-être, « si le souverain le veut (votation) », une tour-hôtel attenant aux Halles.
La deuxième partie de la journée est consacrée à l’EPFL, l’école polytechnique fédérale de Lausanne, un vivier de techniciens de la "durabilité". Rencontre avec quelques chercheurs passionnés et chaleureux du LESO-PB dans leurs laboratoires (en particulier Nicolas Morel), puis, visite du Learning Center Rolex, « commis » par SAANA.
Le 3ième jour se déroule à Bâle, accompagné par Jean-Marc, notre guide ingénieur-architecte, érudit d'histoire et d'architecture contemporaine. Bâle, ville historique, ville de commerce, ville d’industrie, ville de mécènes, ville d’art contemporain, ville de Herzog De Meuron omniprésent. Du Gotheanum (le siège assez particulier de la société antroposophique fondée par Rudolf Steiner) à la Fondation Beyeler (Renzo Piano) en passant par le siège de Actelion à Allschwill (une des dernières réalisations de Herzog De Meuron) ; nous parcourons les avenues et les ponts de la ville au pas de charge. Une petite journée ne suffit pas ; il faudra revenir et prendre le temps.