Depuis de nombreuses années, je me rends régulièrement au Laos, et cette fois j’ai vraiment été choqué par l’ampleur de la déforestation.
Au fil des ans, la forêt primaire disparaît au profit des cultures d'hévéa et de canne à sucre. Dans la province de Luang Namtha au nord ouest du pays, l'appétit économique du puissant voisin chinois y est très clairement visible. La canne à sucre et le maïs remplacent de plus en plus les cultures vivrières traditionnelles. L'hévéa, une plantation qui érode fortement les sols, progresse au détriment de la forêt. De nouvelles routes tracées au travers de la jungle et la circulation presque exclusive de camions immatriculés en Chine ne laissent planer aucun doute sur l'intérêt des entreprises chinoises dans la région.
La perspective de revenus complémentaires à court terme, pour des populations paysannes déjà marginalisées, la corruption, la coupe illégale de bois précieux, engendrent la poursuite d'une déforestation inquiétante et ce jusque dans des zones naturelles protégées (ZNP).
Le Laos, comme autrefois la Malaisie et la Thaïlande semble s'engager dans une politique de monoculture dont on connaît les ravages tant pour le patrimoine naturel que pour la survie à long terme des communautés villageoises.
Claude Bougard, guide ARICIA au Laos
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